Alors là !!!
Immenses félicitations à Bachi pour ce super travail d'investigations !
Et merci d'avoir pris le temps de détailler le fil de tes recherches ! Un vrai plaisir a lire ton message, comme un roman policier !
Ne pas oublier que j'ai montré plus haut que les haubans intermédiaires de mon vélo s'accrochaient à l'origine en haut du trapèze. Tout comme ce vélo. Je ne vois donc pas de différence sur ce point. En revanche, sur le mien les trapèzes sont plus épais, et je trouve que la partie arrière parait au final plus costaud (et lourd)bachibouzouk a écrit : Quels sont les points communs avec le vélo d’ekonn ? J’en ai listé au moins 4:
. La période de conception: supposée autour de 1900
. La vocation: supposément la piste et plus particulièrement la recherche de vitesse derrière un entraineur. Les entraineurs type locomotive étant encombrants et déjà pris pour les tentatives de record aux Amériques, il reste les entraineurs de type tandems ou + si affinités (triplette, sextuplette…).
. Un trapèze arrière, dont le but est sans doute de rigidifier la patte arrière largement fendue (ou percée dans le cas d’ekonn), permettant d’ajuster la roue arrière selon la taille des pignons utilisés. Ce qui ne colle pas avec un moyeu à vitesses intégrées, cela dit en passant…
. Une triangulation et une géométrie plutôt inspirées par des règles esthétiques intuitives que par les lois de la mécanique tendue vers l’efficacité et le rendement. L’horizontalité des bases est respectée, et le plateau maousse est parfaitement centré entre les roues (comme chez ekonn). Le parallélisme des 2 barres horizontales est privilégié, ce qui conduit à l’arrimage des haubans au sommet du trapèze, tandis que chez ekonn c’est le parallélisme des 2 barres diagonales qui prime, permettant aux haubans de s’accrocher à la base du trapèze. C’est ce dernier détail qui fait penser que le vélo d’ekonn n’est pas du même cadreur, mais peut-être d’un imitateur, car le cadreur du vélo Pathé-Revue avait tout juste breveté son principe de rigidification qu’il se plaignait déjà dans la presse (une façon comme une autre de se faire de la pub) d’être abondamment copié !
Les haubans sont réalisés exactement de la même manière. Avec un renfort perpendiculaire sur l’inférieur, et deux sur le supérieur, positionnés dans les même proportions.
Ça fait quand même plusieurs énormes points commun pour penser qu'on est là sur deux réalisation du même cadreur.
En même temps, le fait que les haubans intermédiaires - disons l' "assise double" pour reprendre le terme du fabricant - ait été déplacé du point haut du trapèze en bas reste une énigme. Peut être pour "copier sans copier" et sortir d'un litige avec Grossot ? Mais je ne pense pas qu'ils puissent en arriver là à l'époque.
En dehors des "différences évidentes", je note d'autres différences entre les deux vélos :
- boitier de pédalier pas a pinces
- JDD avec cuvette non intégré
- une plaque !!!
- Manivelle sans clavette, pas a pince
- ...
Si je devais donner un ordre chronologique entre ces deux machines, je dirais que le miens me semblerait plus ancien. Mais c'est qu'un avis.
A noter :
Une assise est manquante sur la sextuplette, à mon avis car elle interférait avec la chaine... (il n'y avait pas le dessin 3D à l'époque ) Je pense aussi qu'une assise à été retirée sur le vélo de Bourotte : Ce qui montre bien que les vélos étaient "proto" et évolutifs. Laissant supposer que l'allongement de l'assise double sur le miens et sa mise en bas du trapèze aurait pu être un essai "proto". Avant de réaliser un autre cadre par exemple.
Dans l'article parlant de la rétrospective de 1906, tu notes :
Pour moi, la bicyclette Grossot 1895 fait référence à une autre machine que la bicyclette de Bourotte, qui est elle évoqué pour 1896.bachibouzouk a écrit : La « bicyclette Grossot 1895, qui sera pilotée par Forterre et possède le plus grand développement du monde: 18 mètres ! » est-elle celle que l’on connait aujourd’hui (avec le développement correspondant à la configuration course de l’époque, modernisée ultérieurement) ?
On le voit ici dans la liste des machines engagées : Ma première idée donc :
- en 1896 : la Bourotte de 14.5m
- mais 1895 à 18m, piloté par Forterre ???? Pourquoi pas la mienne ? La réalisation que je trouve "plus ancienne" et le développement plus grand sont une piste.
Même s'il parait étonnant que ces deux machines aurait été séparées par la suite...
En parlant développement :
Je met de coté le "10.5m" de la vidéo, qui est vraisemblablement une erreur.
Sur le vélo de Bourotte, je pense compter 66 Dents au plateaux, et 10 au pignon. Avec une roue 700Ax35, on tombe sur un développement de 14.8m disons 14.5 pour s'accorder aux document si pneu plus fin.
Sur mon vélo, en gardant un pignon de 10 dents (en dessous, je n'y crois pas), on obtient un développement de 18.6m, disons 18m pour un pneu plus fin. On serait donc raccord avec cette hypothèse.
Reste les doutes de notre cher Qipiq, qui continuera jusqu'au bout à douter de l'authenticité de ma machine :
qipiq a écrit : 10m50 (entre 55x11 et 54x11) c'est même déjà de la surmultiplication. Sur le plat, c'est pour rouler "au train" à plus de 60 km/h et au sprint à plus de 70 km/h, et un peu plus derrière entraineurs.
18m de développement c'est pour rouler au-delà de 100km/h.
Dans les documents d'époque, il est dit que Bourotte atteignait les 65km/h avec son développement de 14.5m. Soit une cadence de 75 Tr/min. Nous n'étions pas sur les standard de cadence d'aujourd'hui ! Tout en force !
Avec cette même cadence et le développement de 18M, on atteint 81km/h. Ce qui ne semble pas si fou au final. Les pistards d'aujourd'hui atteignent ces vitesses sans lièvre devant eux ! Donc possible.
Mais continuons les investigations !!!
Et merci encore Bachi !!!!