Et voilà, ce vélo est également chez moi maintenant. Disons que j'ai craqué car c'est un Svelte, contemporain de ceux que vendait mon arrière-grand-père... Je ne vais mettre ici que quelques détails que j'aime beaucoup, mais je vais aussi revenir sur son premier propriétaire. Car oui, même s'il s'agit d'un simple col de cygne, c'est bien Pierre Laurent qui l'accompagne pour les promenades autour de Villequier.
Pierre Laurent est né en 1898 à Mont-Saint-Aignan. Sa passion pour l'écriture lui vient très tôt et ces premiers "vrais" écrits remontent à ses 14ans, en 1912. Il travaille comme notaire de 1925 à 1937. Il stoppe alors son office pour ne plus rien faire d'autre qu'écrire. Il stoppera le 9 Juin 1940, son inspiration étant bloquée par la prise de Rouen par les allemands...
Il faudra attendre 1951 pour qu'il publie enfin ces textes sous la forme de deux recueils, l'un sur la période 1912 / 1925, l'autre sur la période 1937 / 1940, la plus prolifique, ce dernier recueil portant comme titre "L'Heure Éternelle". Sorti donc en 1951, il lui permet de gagner le prix Auguste Capdeville qui sacre tous les ans trois auteurs de poésie, prix qu'il gagne en 1953, avec... 1000 francs. Ce prix est d'ailleurs, selon ce que j'ai lu sur internet attribué à Maurice Carême... On connait tous ce brave Maurice qui nous a fait trembler au tableau noir...
Bref, selon Claude, retourné à Villequier, certaines personnes se souviennent encore de ce monsieur accompagné de son vélo, celui-là même que Claude sauvegarda avant qu'il ne change de mains pour venir chez moi.
Pierre Laurent est enterré au cimetière de Bebec. Il quitte ce monde en 1967.
Mais son vélo, ainsi qu'un livre donné également par Claude permettent de ne pas oublier ce poète local.
JB.
