Comme promis, je viens déposer ici les informations qui ont transitées par mon entremise. Non sans une certaine lenteur ...
Les choses se déroulent parfois de manière étrange. J'ai eu l'occasion, en juin 2019, de m'entretenir téléphoniquement avec plusieurs membres de la famille de M.JOLICART. C'est pour moi une chance inespérée après 25 ans de recherches, les bonnes nouvelles se sont enchaînées. Lors de la discussion avec la fille de Raymond JOLICART, j'ai pu écouter et prendre notes de certaines informations dont elle m'a fait part. J'en profite ici pour remercier très chaleureusement les différentes personnes qui m'ont accordé du temps pour leur attention, leur esprit d'ouverture et leur attachement à cette aventure familiale.
J'espère que cette mémoire perdurera longtemps encore en Sarthe et plus particulièrement au Mans - ville dont le blason a servi d'emblême à la marque Good's.
Grâce à ces informations, j'ai pu orienter mes recherches et retrouver des documents qui sont venus confirmer les propos recueillis.
Pour faire simple et résumer l'entretien, M. JOLICART était une personne entreprenante. Jeune diplômé d'une école de commerce, il a obtenu par ses résultats une année à Londres pour se perfectionner. J'ai trouvé un document écrit qui narre cet épisode. De retour en France, il a repris les établissements MAHERRAULT au Mans vers 1929. Dans une annonce de 1929, les établissements Maherrault cherchent un repreneur pour cause de santé, ce qui corrobore les propos de la fille de M JOLICART. Comme vu sur la précédente parution, les Cycles Goods existaient dès 1926, on peut supposer que la marque Good's a probablement été rachetée avec le fond de l'entreprise.
Il y aurait donc eu deux directions différentes pour cette marque avec changement en 1929-1930. La qualité est restée constante sur ces bicyclettes quelle que soit la direction. Le choix évident d'une production tirée vers le haut est resté affirmé dans l'entreprise. Cette entreprise employait plusieurs personnes qui fabriquaient les vélos sur place, rue du greffier au Mans.
A titre d'anecdote, l'un des employés était un virtuose pour rayonner les roues et Raymond JOLICART ne manquait pas de montrer les capacités du mécanicien lorsqu'il faisait visiter ses ateliers en personne à ses relations d'affaire.
Quoiqu'il en soit M. JOLICART ne s'est pas contenté d'effectuer une reprise, il a développé l'affaire, poursuivi avec la création des marques BEATRIX et JUVA (les profils sur le blason seraient ceux de ses enfants) Il a aussi ouvert des agences dans d'autres départements. Il a été membre (fondateur ?) d'un groupement de grossistes qui s'unissaient pour bénéficier de tarifs sur des pièces de vélos achetées en gros (ou créées ?). Il a aussi été le premier importateur en France de vélos pliants avec la marque SIFACILE.
A sa mort, survenue brutalement et inopinément, ses fils ont repris l'affaire. Malheureusement le début des années 70 a été fatal à l'entreprise qui a disparue. Il faut dire que le commerce des cycles fabriqués industriellement, l'essor de la voiture (malgré les chocs pétroliers), les prémisses de la mondialisation n'ont pas été tendres avec les fabricants de taille moyenne. Le chant du cygne a du survenir pour de nombreuses marques entre la fin de la guerre et les années 80. La France qui avait circulé à vélo pendant la guerre s'ouvrait à la consommation de masse, aux transports rapides, aux prix bas. ...
Pour conclure, car c'est long, j'ai bon espoir de trouver d'autres documents pour étayer cette histoire, déjà d'autres pistes d'archives, de personnes s'ouvrent et sont à explorer. Quant à la trace qu'elle laissera, peut-être ces éléments permettront-ils qu'une cristallisation apparaisse en Sarthe ... Exposition dans un musée de la locomotion (vélo ou voiture) , plaque apposée sur un immeuble, publication de plaquette sur le patrimoine industriel sarthois ??? Qui sait ? Mais si vous avez des infos je suis preneur. Merci.
... (A suivre) ...