À travers les Causses du Quercy
Publié : mar. 05 déc. 2017 06:37:26
Depuis que j'ai commencé le vélo, j'ai toujours eu envie de voyager avec, j'ai fait quelques voyages itinérants avec mon grand-père et des amis, et puis l'envie de tenter des voyages seuls est apparue, mais entre temps j'ai découvert le vélo ancien et puis m'est venue l'idée de randonner avec ce genre de vélo.
Comme je l'ai précisé dans un sujet précédent, pour moi le vélo ancien c'est obligatoirement un vélo d'avant 1945, pour moi pas question de légèreté à tout prix, de rapidité ou de passages de vitesses.
J'ai encore dans la tête de nombreux projets de grandes randonnées sur au moins 4 ou 5 jours que je souhaite effectuer aux beaux jours, mais on garde ça pour plus tard
Au départ je souhaitais faire ces grandes randonnées avec mon vélo de gendarme, plus propice aux dénivelés importants grâce à son merveilleux 44x22 qui m'a bien aidé dans les Alpes, mais en début d'année, un tonton nous a présenté un site, Rendez-Vous au 37 (http://www.rv37.fr) qui raconte et décortique l'histoire d'Henri André, grand randonneur à la Belle Époque. Je suis tombé amoureux de ces récits et puis là début Novembre je me suis dis "Pourquoi pas le tenter ?", ça m'a pris comme la cagagne et je suis parti à la recherche de quelqu'un qui puisse m'héberger sur mon périple qui était déjà tout tracé dans ma tête.
Pourquoi les Causses du Quercy ? Déjà parce que c'est à côté, et en plus c'est un endroit absolument préservé et on se croirait pile-poil au début du XXème siècle, avec un peu de patine sur les murs des maisons et sur ma monture
Trêve de récits, voici LE récit d'une randonnée en 1910 :
Dimanche 3 Décembre 2017, euh non, Samedi 2 Décembre, c'est plutôt là que commence l'histoire, avant même d'être parti... Je descend à la cave vérifier l'état de ma bicyclette et trouve le pneu avant explosé... Ca commence bien, alors en vitesse de remplace ma chambre et vais en chercher une autre au village "au cas où"
Donc reprenons, Dimanche 3 Décembre 2017
Huit heure trente, c'est l'heure du départ depuis Martel, il fait -7°C et je descend au petit village de Creysse où il doit sans doute faire plus froid. Des gouttes d'eau se forment après ma maigre moustache et gèlent instantanément, une vraie guirlande de Noël avec ces petites boules de glace...
Une petite côte à la sortie du village dégèlera tout ça jusqu'en haut où ça reprendra de plus belle
Le pont sur la Dordogne à Meyronne, la Dordogne sert de délimitation entre le Causse de Martel de le Causse de Gramat
J'arrive ensuite à Lacave, renommé pour ses grottes, découvertes en 1905
Je passe ensuite sous le château de Belcastel où je trouve ma bifurcation sur un petit chemin blanc qui longe le ruisseau de l'Ouysse
On s'engage dans ce chemin en passant sous l'arche d'un joli moulin à flanc de falaises desquelles résonne le fort bruit des chutes d'eau de la retenue
La source de Font del Truffe
Je continue donc mon chemin tranquillement jusqu'au moulin de Cougnaguet, où la température remonte légèrement et le bitume revient
Je décide de ne pas suivre la route qui monte à Rocamadour et descend jusqu'à un petit chemin au fond de la vallée de l'Alzou, chemin que je n'avais fait que repérer depuis la route de Rocamadour.
Après quelques mètres dans ce chemin je me retrouve finalement au beau milieu d'un pré entre deux falaises, à suivre les traces de roues d'une voiture, jusqu'au moment où le chemin s'arrête dans le lit du ruisseau à sec. Seul un petit sentier étroit continue entre les arbres. Je le suis et manque de perdre le sentier à de nombreuses reprises, de toute façon, au fond d'un trou comme celui-ci, il suffit de rester entre les falaises pour ne pas s'égarer...
À un moment, le chemin repart sur l'arrière et grimpe sur la falaise, je préfère garder le cap et descend alors dans le champ pour suivre le lit du ruisseau de loin.
Soudain, déboulent des bois deux biches qui courent à la lisière du bois, à une cinquantaine de mètres de moi avant de disparaître à nouveau sur les falaises, quelle merveille !
Je retrouve ensuite un chemin qui me mène à Rocamadour. Il faut ensuite remonter sur le Causse, toujours avec une belle vue sur Rocamadour.
En arrivant en haut je trouve de la neige fraiche, ce qui est loin d'être un signe de chaleur. Les paysages en deviennent magiques !
Il me faut maintenant rejoindre Couzou puis Carlucet par maintes côtes et descentes qui mettent à rude épreuve la bicyclette et son cycliste...
L'église de Couzou
Arrivée à Carlucet
Quand j'arrive enfin à Carlucet, je pique-nique sur un petit banc à côté de la bibliothèque du village, et malgré le soleil, le froid est toujours présent, trop présent même...
Au redémarrage je suis congelé et perd assez vite le moral jusqu'à Dagues charmant petit hameau où la température remonte un petit peu. J'en profite pour photographier ma monture à l'entrée du hameau.
"Autoportrait"
Fontanes-Lunegarde (Le village ne s'est appelé Fontanes-du-Causse qu'à partir de 1933)
Je rejoins ensuite le joli village de Fontanes-Lunegarde (Fontanes-du-Causse) et sa place immense, je poursuis ensuite jusqu'à Caniac (Caniac-du-Causse) où je fais une halte au sympathique café-associatif "Saint-Namphaise" pour me réchauffer un petit peu et écrire quelques lignes sur mon carnet de route
Je continue ensuite vers Orniac où je fais halte devant une maison du village pour y photographier ma bicyclette puis descend par la suite, jusque chez mes hôtes à Espinières. Ils sont fort charmants et je leur offre une bouteille de bière locale achetée au café de Caniac
Une maison dans Orniac
Descente vers Espinières
Ceux-ci m'installent dans l'abri de berger d'une grange chauffée pour l'occasion. Ma bicyclette dormira au chaud avec moi
Lundi 4 Décembre 2017
Départ à neuf heures moins le quart après une bonne nuit de sommeil
J'appréhendais la descente dans la vallée du Célé mais la température n'est pas trop fraiche (Bien qu'on soit pas loin du 0°C)
Une fois dans la vallée, je profite de la route bien revêtue et du dénivelé presque nul pour gagner du temps puis remonte sur le Causse. Je retrouve encore de la neige juste après le hameau de Cazals puis redescend vers la grande route de Livernon à Vers pour rejoindre Espédaillac où je fais halte devant les ruines d'une jolie petite ferme pour la photographier.
Peu de temps après je m'aperçois que je viens de superposer ce cliché avec celui d'Orniac... Quel con je peux faire !
La route continue jusqu'à Espédaillac où je fais là aussi une halte pour photographier le bourg, en faisant attention cette fois-ci...
À l'entrée d'Espédaillac
Quelques kilomètres plus loin, je remarque avec mécontentement que je me suis trompé de route et atterris à Livernon. Ce détour me permettra de m'arrêter au très joli lac de Lacam surplombé de sa gariotte qui monte la garde.
Pour rejoindre Durbans, je suis forcé de m'engager sur la grande route (Et notamment très large et peu fréquentée)de Livernon à Montfaucon où certains abrutis d'automobilistes manquent de me percuter en passant à a peine quelques centimètres de moi. J'exprime mon mécontentement par de grands gestes, en vain...
J'arrive enfin à Durbans et prend la direction de la ferme de Gaubaudet. Je demande ma route à un ancien mais réussi quand même à m'égarer sur des chemins, sans aucune autre indication que ma carte et le soleil de midi derrière les nuages. Après avoir rebroussé chemin, je trouve un paysan qui m'explique tout ça précisément.
J'arrive enfin à la ferme de Gaubaudet puis pique-nique devant une grange
(Aparté : J'explique tout cela comme si ça avait été en 1910, malheureusement, à Gabaudet il ne reste plus que des ruines... Cette pauvre ferme à subit le même sort qu'Oradour sur Glanes. C'est une ferme établie sur plus de 250 hectares et une des plus imposantes du Causse, elle est situé entre Gramat, Reilhac et Issendolus, distante de 5 Km chacun. Elle est le lieu idéal pour y installer un poste de commandement du maquis, c'est ainsi qu'entre 300 et 400 hommes viendront de tout le Lot et l'Averyron grossir les rangs du groupe déjà en place, amenant avec eux une quantité impressionnante de matériel, donc plusieurs voitures et motos. Toute cette foule regroupée en un seul et même endroit soulève quantité de poussière. Le 8 Juin 1944, une partie de l'effectif est envoyée en renfort de l'Armée Secrète vers Bretenoux, la surveillance du camp est négligée à cause de l'effervescence du Débarquement Allié. Vers 17h00, un avion de reconnaissance allemand venant de l'Ouest vient tourner autour de la ferme et du hameau de Donnadieu puis repart. Vers 18h30 les agriculteurs de la ferme entendant les bruits sourds de puissants moteurs, ceux des blindés de la sinistre division SS Das Reich remontant de Montauban. Le groupe de blindés se divise en trois à 800m de la ferme puis lance l'attaque. Simultanément les trois groupes établis attaquent la ferme, encerclée. La surprise est totale, les balles crépitent sur les murs de bâtiments, c'est la panique totale chez les maquisards encerclés par trois chars et seize chenillettes. Après un mitraillage sans merci, les 3 chars entrent dans la cour pendant que les bâtiments sous fouillés, les bêtes tuées. Les chars ouvrent le feu sur les bâtiments à l'aide d'obus incendiaires, rasant la ferme. Les derniers soldats allemands se retirent de le ferme vers 22 heures, seules les plaines désespérées d'hommes et animaux troublent le crépitement des flammes.
Certains réussirent à s'enfuir, les autres furent faits prisonniers, envoyés en déportation pour certains, accrochés au chars en guise de forme de dissuasion pour les autres...
Le récit complet, les noms, tout est ici : http://www.archives.quercy.net/qhistori ... audet.html )
Je repart ensuite vers Gramat en suivant la ligne de chemin de fer. Après avoir traversé Gramat, je peine à suivre mon tracé et suis forcé de faire des détours, pour couronner le tout, il commence à pleuvoir quand je m'engage enfin dans le bon chemin...
Dans Gramat
Dans ce chemin je m'aperçois que je n'ai plus d'eau dans ma gourde et il me tarde d'atteindre le prochain village. En arrivant à Rignac, le bistrot est fermé, à Alvignac, tous sont eux aussi fermés, je jetterais mon sort sur un bureau de tabac où je fus fort bien reçu.
Hameau de Veyssou, devant le travail à ferrer
Ceci étant fait je continue sur Miers puis bifurque en direction de Gluges, je me rapproche de l'arrivée ! Une fois à Gluges il ne me reste plus qu'une petite côte bitumée et le chemin de Peyrazet pour regagner Martel.
Cette première "grande" virée s'achève ici, devant un bon chocolat chaud.
Martel, la halle, il est 16h
Voilà le "film" de la randonnée, excusez moi pour la pauvreté du cadre, mais je n'ai pas d'autre compagnon de voyage que ma bicyclette à filmer...
[video]https://www.youtube.com/watch?v=2hHO_UB8TiM[/video]
Ah oui, et quand je parle de "photographier" et de "superposition de clichés", , j'avais mon appareil photo argentique avec moi
Je développerais les clichés dans la semaine si le cœur m'en dit, en espérant qu'ils soient potables, je ne sais pas si l'appareil est correctement étanche à la lumière...
Tout ceci fut une très belle aventure, livré à moi même dans le froid, avec une ambiance presque 100% d'époque, je n'ai croisé que 3 ou 4 promeneurs et des voitures presque que sur les grandes routes, le cadre était idéal pour une immersion historique !
Cette randonnée fait 160 Km, c'est pas énorme mais avec un vélo comme celui-ci et le dénivelé quercynois ça fait bien mal aux pattes !
J'ai eu de la chance, aucun problème mécanique, pas de crevaison, seule la plaque constructeur s'est dérivetée mais ce fut "réparé" avec un bout de ficelle
Je compte refaire ce parcours au printemps, normalement avec un ami et si d'autres personnes veulent se joindre à nous, vous êtes les bienvenu(e)s ! Seule condition, un vélo d'avant 1914 ou alors d'avant 1940 pour une randonné à peine plus "moderne"
J'ai d'autres idées de randonnées, si vous êtes prêts à me suivre, envoyez moi un petit message, prochaines destinations, la Corrèze, l'Aubrac et les Monts du Cantal !
Comme je l'ai précisé dans un sujet précédent, pour moi le vélo ancien c'est obligatoirement un vélo d'avant 1945, pour moi pas question de légèreté à tout prix, de rapidité ou de passages de vitesses.
J'ai encore dans la tête de nombreux projets de grandes randonnées sur au moins 4 ou 5 jours que je souhaite effectuer aux beaux jours, mais on garde ça pour plus tard
Au départ je souhaitais faire ces grandes randonnées avec mon vélo de gendarme, plus propice aux dénivelés importants grâce à son merveilleux 44x22 qui m'a bien aidé dans les Alpes, mais en début d'année, un tonton nous a présenté un site, Rendez-Vous au 37 (http://www.rv37.fr) qui raconte et décortique l'histoire d'Henri André, grand randonneur à la Belle Époque. Je suis tombé amoureux de ces récits et puis là début Novembre je me suis dis "Pourquoi pas le tenter ?", ça m'a pris comme la cagagne et je suis parti à la recherche de quelqu'un qui puisse m'héberger sur mon périple qui était déjà tout tracé dans ma tête.
Pourquoi les Causses du Quercy ? Déjà parce que c'est à côté, et en plus c'est un endroit absolument préservé et on se croirait pile-poil au début du XXème siècle, avec un peu de patine sur les murs des maisons et sur ma monture
Trêve de récits, voici LE récit d'une randonnée en 1910 :
Dimanche 3 Décembre 2017, euh non, Samedi 2 Décembre, c'est plutôt là que commence l'histoire, avant même d'être parti... Je descend à la cave vérifier l'état de ma bicyclette et trouve le pneu avant explosé... Ca commence bien, alors en vitesse de remplace ma chambre et vais en chercher une autre au village "au cas où"
Donc reprenons, Dimanche 3 Décembre 2017
Huit heure trente, c'est l'heure du départ depuis Martel, il fait -7°C et je descend au petit village de Creysse où il doit sans doute faire plus froid. Des gouttes d'eau se forment après ma maigre moustache et gèlent instantanément, une vraie guirlande de Noël avec ces petites boules de glace...
Une petite côte à la sortie du village dégèlera tout ça jusqu'en haut où ça reprendra de plus belle
Le pont sur la Dordogne à Meyronne, la Dordogne sert de délimitation entre le Causse de Martel de le Causse de Gramat
J'arrive ensuite à Lacave, renommé pour ses grottes, découvertes en 1905
Je passe ensuite sous le château de Belcastel où je trouve ma bifurcation sur un petit chemin blanc qui longe le ruisseau de l'Ouysse
On s'engage dans ce chemin en passant sous l'arche d'un joli moulin à flanc de falaises desquelles résonne le fort bruit des chutes d'eau de la retenue
La source de Font del Truffe
Je continue donc mon chemin tranquillement jusqu'au moulin de Cougnaguet, où la température remonte légèrement et le bitume revient
Je décide de ne pas suivre la route qui monte à Rocamadour et descend jusqu'à un petit chemin au fond de la vallée de l'Alzou, chemin que je n'avais fait que repérer depuis la route de Rocamadour.
Après quelques mètres dans ce chemin je me retrouve finalement au beau milieu d'un pré entre deux falaises, à suivre les traces de roues d'une voiture, jusqu'au moment où le chemin s'arrête dans le lit du ruisseau à sec. Seul un petit sentier étroit continue entre les arbres. Je le suis et manque de perdre le sentier à de nombreuses reprises, de toute façon, au fond d'un trou comme celui-ci, il suffit de rester entre les falaises pour ne pas s'égarer...
À un moment, le chemin repart sur l'arrière et grimpe sur la falaise, je préfère garder le cap et descend alors dans le champ pour suivre le lit du ruisseau de loin.
Soudain, déboulent des bois deux biches qui courent à la lisière du bois, à une cinquantaine de mètres de moi avant de disparaître à nouveau sur les falaises, quelle merveille !
Je retrouve ensuite un chemin qui me mène à Rocamadour. Il faut ensuite remonter sur le Causse, toujours avec une belle vue sur Rocamadour.
En arrivant en haut je trouve de la neige fraiche, ce qui est loin d'être un signe de chaleur. Les paysages en deviennent magiques !
Il me faut maintenant rejoindre Couzou puis Carlucet par maintes côtes et descentes qui mettent à rude épreuve la bicyclette et son cycliste...
L'église de Couzou
Arrivée à Carlucet
Quand j'arrive enfin à Carlucet, je pique-nique sur un petit banc à côté de la bibliothèque du village, et malgré le soleil, le froid est toujours présent, trop présent même...
Au redémarrage je suis congelé et perd assez vite le moral jusqu'à Dagues charmant petit hameau où la température remonte un petit peu. J'en profite pour photographier ma monture à l'entrée du hameau.
"Autoportrait"
Fontanes-Lunegarde (Le village ne s'est appelé Fontanes-du-Causse qu'à partir de 1933)
Je rejoins ensuite le joli village de Fontanes-Lunegarde (Fontanes-du-Causse) et sa place immense, je poursuis ensuite jusqu'à Caniac (Caniac-du-Causse) où je fais une halte au sympathique café-associatif "Saint-Namphaise" pour me réchauffer un petit peu et écrire quelques lignes sur mon carnet de route
Je continue ensuite vers Orniac où je fais halte devant une maison du village pour y photographier ma bicyclette puis descend par la suite, jusque chez mes hôtes à Espinières. Ils sont fort charmants et je leur offre une bouteille de bière locale achetée au café de Caniac
Une maison dans Orniac
Descente vers Espinières
Ceux-ci m'installent dans l'abri de berger d'une grange chauffée pour l'occasion. Ma bicyclette dormira au chaud avec moi
Lundi 4 Décembre 2017
Départ à neuf heures moins le quart après une bonne nuit de sommeil
J'appréhendais la descente dans la vallée du Célé mais la température n'est pas trop fraiche (Bien qu'on soit pas loin du 0°C)
Une fois dans la vallée, je profite de la route bien revêtue et du dénivelé presque nul pour gagner du temps puis remonte sur le Causse. Je retrouve encore de la neige juste après le hameau de Cazals puis redescend vers la grande route de Livernon à Vers pour rejoindre Espédaillac où je fais halte devant les ruines d'une jolie petite ferme pour la photographier.
Peu de temps après je m'aperçois que je viens de superposer ce cliché avec celui d'Orniac... Quel con je peux faire !
La route continue jusqu'à Espédaillac où je fais là aussi une halte pour photographier le bourg, en faisant attention cette fois-ci...
À l'entrée d'Espédaillac
Quelques kilomètres plus loin, je remarque avec mécontentement que je me suis trompé de route et atterris à Livernon. Ce détour me permettra de m'arrêter au très joli lac de Lacam surplombé de sa gariotte qui monte la garde.
Pour rejoindre Durbans, je suis forcé de m'engager sur la grande route (Et notamment très large et peu fréquentée)de Livernon à Montfaucon où certains abrutis d'automobilistes manquent de me percuter en passant à a peine quelques centimètres de moi. J'exprime mon mécontentement par de grands gestes, en vain...
J'arrive enfin à Durbans et prend la direction de la ferme de Gaubaudet. Je demande ma route à un ancien mais réussi quand même à m'égarer sur des chemins, sans aucune autre indication que ma carte et le soleil de midi derrière les nuages. Après avoir rebroussé chemin, je trouve un paysan qui m'explique tout ça précisément.
J'arrive enfin à la ferme de Gaubaudet puis pique-nique devant une grange
(Aparté : J'explique tout cela comme si ça avait été en 1910, malheureusement, à Gabaudet il ne reste plus que des ruines... Cette pauvre ferme à subit le même sort qu'Oradour sur Glanes. C'est une ferme établie sur plus de 250 hectares et une des plus imposantes du Causse, elle est situé entre Gramat, Reilhac et Issendolus, distante de 5 Km chacun. Elle est le lieu idéal pour y installer un poste de commandement du maquis, c'est ainsi qu'entre 300 et 400 hommes viendront de tout le Lot et l'Averyron grossir les rangs du groupe déjà en place, amenant avec eux une quantité impressionnante de matériel, donc plusieurs voitures et motos. Toute cette foule regroupée en un seul et même endroit soulève quantité de poussière. Le 8 Juin 1944, une partie de l'effectif est envoyée en renfort de l'Armée Secrète vers Bretenoux, la surveillance du camp est négligée à cause de l'effervescence du Débarquement Allié. Vers 17h00, un avion de reconnaissance allemand venant de l'Ouest vient tourner autour de la ferme et du hameau de Donnadieu puis repart. Vers 18h30 les agriculteurs de la ferme entendant les bruits sourds de puissants moteurs, ceux des blindés de la sinistre division SS Das Reich remontant de Montauban. Le groupe de blindés se divise en trois à 800m de la ferme puis lance l'attaque. Simultanément les trois groupes établis attaquent la ferme, encerclée. La surprise est totale, les balles crépitent sur les murs de bâtiments, c'est la panique totale chez les maquisards encerclés par trois chars et seize chenillettes. Après un mitraillage sans merci, les 3 chars entrent dans la cour pendant que les bâtiments sous fouillés, les bêtes tuées. Les chars ouvrent le feu sur les bâtiments à l'aide d'obus incendiaires, rasant la ferme. Les derniers soldats allemands se retirent de le ferme vers 22 heures, seules les plaines désespérées d'hommes et animaux troublent le crépitement des flammes.
Certains réussirent à s'enfuir, les autres furent faits prisonniers, envoyés en déportation pour certains, accrochés au chars en guise de forme de dissuasion pour les autres...
Le récit complet, les noms, tout est ici : http://www.archives.quercy.net/qhistori ... audet.html )
Je repart ensuite vers Gramat en suivant la ligne de chemin de fer. Après avoir traversé Gramat, je peine à suivre mon tracé et suis forcé de faire des détours, pour couronner le tout, il commence à pleuvoir quand je m'engage enfin dans le bon chemin...
Dans Gramat
Dans ce chemin je m'aperçois que je n'ai plus d'eau dans ma gourde et il me tarde d'atteindre le prochain village. En arrivant à Rignac, le bistrot est fermé, à Alvignac, tous sont eux aussi fermés, je jetterais mon sort sur un bureau de tabac où je fus fort bien reçu.
Hameau de Veyssou, devant le travail à ferrer
Ceci étant fait je continue sur Miers puis bifurque en direction de Gluges, je me rapproche de l'arrivée ! Une fois à Gluges il ne me reste plus qu'une petite côte bitumée et le chemin de Peyrazet pour regagner Martel.
Cette première "grande" virée s'achève ici, devant un bon chocolat chaud.
Martel, la halle, il est 16h
Voilà le "film" de la randonnée, excusez moi pour la pauvreté du cadre, mais je n'ai pas d'autre compagnon de voyage que ma bicyclette à filmer...
[video]https://www.youtube.com/watch?v=2hHO_UB8TiM[/video]
Ah oui, et quand je parle de "photographier" et de "superposition de clichés", , j'avais mon appareil photo argentique avec moi
Je développerais les clichés dans la semaine si le cœur m'en dit, en espérant qu'ils soient potables, je ne sais pas si l'appareil est correctement étanche à la lumière...
Tout ceci fut une très belle aventure, livré à moi même dans le froid, avec une ambiance presque 100% d'époque, je n'ai croisé que 3 ou 4 promeneurs et des voitures presque que sur les grandes routes, le cadre était idéal pour une immersion historique !
Cette randonnée fait 160 Km, c'est pas énorme mais avec un vélo comme celui-ci et le dénivelé quercynois ça fait bien mal aux pattes !
J'ai eu de la chance, aucun problème mécanique, pas de crevaison, seule la plaque constructeur s'est dérivetée mais ce fut "réparé" avec un bout de ficelle
Je compte refaire ce parcours au printemps, normalement avec un ami et si d'autres personnes veulent se joindre à nous, vous êtes les bienvenu(e)s ! Seule condition, un vélo d'avant 1914 ou alors d'avant 1940 pour une randonné à peine plus "moderne"
J'ai d'autres idées de randonnées, si vous êtes prêts à me suivre, envoyez moi un petit message, prochaines destinations, la Corrèze, l'Aubrac et les Monts du Cantal !