Tu as tout compris, Ben
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Je dois dire que j'ai également du mal avec la notion de "collection" dès qu'il s'agit de véhicules : si on ne se "véhicule" pas avec, je ne vois pas trop où est l'intérêt
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Ces belles randonneuses sont totalement intemporelles, mais il n'est pas donné à tout le monde d'apprécier leur subtilité esthétique, technique et surtout... fonctionnelle.
D'une certaine façon, cela fait une certaine sélection qui ne me gêne pas : à chacun ses centres d'intérêt.
Bon, il est temps de vous narrer la dernière étape :
Maringues - Moulins, 107 kms, 590 m de dénivelé :
Reposé, je fais honneur au petit déjeuner. La personne qui s'en occupe est elle-même randonneuse à pied, et son mari est cycliste, aussi après avoir entendu le motif de ce voyage et en voyant ma bicyclette, demande t-elle à la photographier
.
Maringues était une ville de tanneries, et de vieilles maisons typiques de cette activité bordent encore aujourd'hui la Morge. A ce sujet, je ne peux que conseiller la lecture de l'excellent site
http://jean.dif.free.fr/Images/France/A ... ngues.html qui explique tout cela bien mieux que je ne pourrais le faire.
Le vent d'hier est un peu assagi, mais la météo est toujours incertaine. On distingue au loin la chaîne des Puys dans la grisaille, mais il fait sec, c'est déjà ça !
Le paysage est bien différent aussi : on voit qu'ici la terre est fertile et prospère.
A côté de silos à grains ultra modernes, je suis étonné de trouver encore des cribs à maïs, qui chez nous on disparu depuis bien longtemps :
Je passe sur des routes que nous avions parcourues il y a deux ans lors de Velocipédia à Randan, mais lorsque je passe devant le château d'Effiat, il ne fait pas un temps à y pique-niquer
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Peu après, à Monteignet sur l'Andelot, je retrouve l'ami Jacky, qui était plus connu des Tontons sous le pseudo de Dejoulardi. On ne se connaissait que par correspondance et par téléphone, et lui l'Auvergnat en visite sur ses terres m'a proposé de se retrouver sur les routes où, plus jeune, il écumait les compétitions de la région
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Cette attention me fait un grand plaisir
, d'autant qu'elle est accompagnée de la visite du charmant village de Charroux que je ne connaissais pas :
C'est aussi l'occasion de casser une croûte avec lui et sa charmante épouse, avant qu'ils ne m'accompagnent pour un petit bout de route.
Cette rencontre, toute simple comme je les aime, redonne encore à ma randonnée un goût de "virée des copains". Je me dis que ce n'est finalement peut-être pas par hasard que mon itinéraire final m'a fait passer par Ambert
... Le cyclotourisme est une grande famille
.
On se quitte à Chantelle car ils doivent reprendre la route pour participer demain à la balade de Toto à la Villedieu-du-Clain.
Pour ma part, je suis à une encablure de Fleuriel, qui est le village qu'habitait Pierre, l'ami de mon père qui roulait en Pitard, lorsque je suis né.
Evidemment, mon voyage-hommage-pèlerinage m'y amène.
Pour la petite histoire, c'est ce qui a valu que je sois baptisé au Saint-Pourçain, puisque c'est ledit Pierre qui avait fourni le vin de messe à cette occasion
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Cette anecdote, que j'avais racontée à l'ami Dejoulardi, m'a valu que notre casse-croûte soit arrosé au Saint-Pourçain, et ils avaient même trouvé un vigneron qui est mon homonyme
. Comme nous n'avons pas fini la bouteille, je suis reparti avec... dans la sacoche de guidon, ça fait sérieux
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Je rejoins ensuite le val de Sioule au nord de Saint-Pourçain, là où elle se jette dans l'Allier.
C'est beaucoup plus plat après que je sois passé sur la rive droite de l'Allier. La D300 est une route tout à fait tranquille qui mène à Toulon-sur-Allier, aux portes de Moulins.
C'est par l'ancienne Nationale 7 bouchée comme jadis (car desservant la zone commerciale sud) que j'y pénètre, sauvé par la bande cyclable qui la longe jusqu'au centre ville.
J'enjambe l'Allier à nouveau. De l'autre côté du pont Régemortes, du nom de l'ingénieur qui le conçût au XVIII siècle, se trouve le quartier Villars, où déjà l'exposition de Vélocipédia est en cours de montage.
Voilà, malgré les imprévus je suis arrivé dans le délai prévu
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Encore un beau voyage, très riche de rencontres, d'images superbes et de découverte de coins de notre belle France que je ne connaissais pas.
Aussi une histoire de copains et de solidarité même si cette balade a été faite en solo.
La partager avec vous qui me lisez est aussi une façon de dire qu'un tel voyage, aussi personnel fût-il dans ses motivations, ne peut pas être égoïste.
Du premier jour à Mollans-sur-Ouvèze au dernier à Fleuriel, le filigrane qu'avait tracé sans le savoir Monsieur Louis Pitard, cyclotouriste artisan-constructeur, a révélé tout son relief sur une bicyclette qui célèbre ainsi dignement sa renaissance
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J'ai un sentiment de devoir accompli, d'avoir au moyen de ma pédalée renoué les fils du temps et du souvenir.
Ce n'est pas une fin en soi, et même pas une fin tout court. Plutôt un re-commencement
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