Bonsoir à tous,
Depuis un peu plus d'un an que cette bicyclette est à la maison, je n'avais pas pris le temps de m'en occuper.
Il faut dire que sous un jus flatteur (quoiqu'un peu négligé
) se cachait un état mécanique médiocre nécessitant une révision complète avant d'envisager le moindre km à son guidon
.
N'ayant pas acquis cette machine pour la mettre en vitrine mais pour le plaisir de rouler avec (tout le monde sait que je n'ai pas l'âme d'un collectionneur
), le chantier, entre cette nécessaire révision et la non moins nécessaire adaptation à ma morphologie et à mes habitudes, n'était donc pas anodin.
J'ai donc commencé par les roues : Révision complète des moyeux pour commencer. Ce n'est pas parce-que c'est du Maxi-Car que ça tolère la graisse sèche
Les jantes acier crantées "Chrolux" (dont une avec une bosse...) étaient absolument indignes de l'engin, et de plus dangereuses sous la pluie (les crans retenant l'eau), je lui ai offert une paire de jantes Super-Champion dural bien plus adaptées, qui sont restées coincées chez le rayonneur pendant tout le confinement, histoire de faire durer le plaisir
!
Comme Cendrillon ne portait pas de savates, j'ai remplacé les pneus par des Wolber 700x28, la dernière paire neuve de mon stock
... J'ai aussi remis les patins de freins dans le plan des jantes, car ils étaient réglés comme s'il s'agissait de jantes "chapeau de gendarme"
.
J'ai finalement conservé les garde-boue en acier zingué "RBN", malgré le fait qu'ils se rouillent de l'intérieur. Je me suis contenté de les protéger à l'huile de lin (dont j'éliminerai les coulures lorsqu'elle aura bien neutralisé la corrosion).
Côté éclairage, c'était le grand n'importe quoi : un phare loupe Jos, une dynamo Amos, et un feu arrière Radios (dont le cabochon était fendu). Louis Moire montait du Radios ou du Jos. J'ai donc gardé le phare, et lui ai mis une dynamo et un feu arrière de la même marque, ça fait déjà moins désordre
... J'en ai profité pour réparer et protéger le fil qui était sectionné au niveau de la direction. (Direction qui était complètement désserrée, d'ailleurs
...).
Au niveau de la transmission, le couple TA 48-32 n'était manifestement pas d'origine, cet équipement correspondant à ce que la marque proposait dans les années 70. De plus avec quatre pignons à la roue-libre, l'étagement des braquets était calamiteux
. L'axe de pédalier était trop court, même pour le double-plateau (la visserie des plateaux avait frotté sur la base). Au démontage, je me suis aperçu que l'axe était creusé, donc aucun regret pour changer tout ça. J'ai remplacé ce couple par un autre ensemble TA, plus ancien d'une vingtaine d'années mais neuf : un triple plateau 46-42-26 avec l'axe qui va bien, et une roue-libre Atom 14-17-20-24, ce qui compose une gamme tout à fait correcte et plus conforme à mes habitudes de pédalage. Au départ, j'avais quelques doutes sur la possibilité de régler le dérailleur avant "Goéland" pour un triple plateau, mais en fait, ça a été tout seul.
La seule précaution à prendre est de n'être pas trop brusque lors des changements de plateau pour ne pas envoyer la chaîne trop loin. Comme de toute façon le dérailleur arrière Nivex réclame lui aussi un peu de délicatesse, ça reste tout à fait cohérent
.
Etant dubitatif quant au fait que les pédales présentes soient "period correct", je les ai remplacées par d'universelles Lyotard 460d, avec des cale-pieds Christophe Spécial bien plus adaptés à mon 46 fillette que les anciens
. Les sangles de cale-pieds sont des "Jaftex" rouges avec des boucles à rouleaux.
Restait la position. Si la hauteur de 63 cm me convient bien, la longueur du tube horizontal de 58 correspond à mon minimum : du coup la potence présente était trop courte. Je n'aime pas non plus les cintres "randonneur" qui remontent sur les côtés, ça me fait mal aux poignets
. J'ai donc remplacé le poste de conduite "Ava" par un ensemble Philippe constitué d'une potence acier plus longue et un cintre "Professionnel" ; exactement le même ensemble que sur ma Pitard en 650 contemporaine, du reste. Histoire de pousser l'analogie à fond, je l'ai habillé de guidoline en tresse noire.
Les demis "couvre-cocottes" crème sont un peu becquettés et la couleur fait un peu tache dans l'ensemble noir et rouge, je les remplacerai à l'occasion mais en attendant ça ne m'empêchera pas de rouler.
Cerise sur le gâteau, un insigne (on ne disait pas encore "logo" à l'époque...) de la FFCT au temps de sa splendeur, est venu garnir le bas du garde-boue arrière
.
Voilà, il a figure un peu plus "humaine" et surtout est maintenant tout à fait fonctionnel :
Il ne me reste plus qu'à déverminer l'oiseau au cours de mes prochains trajets vélotaf, parfaire les réglages, lui trouver et adapter une sacoche de guidon idoine, et bien entendu lui installer l'indispensable bavette de caoutchouc qui évitera de saloper la transmission et mes pieds à la première averse
...