Bonjour,
J'ai hésité entre la rubrique témoignage de restauration ou simplement reprise du fil ci-dessous, puisqu'il s'agit des deux mêmes vélos (je suis nouvel inscrit), j'ai choisi la deuxième option.
Voilà, c'est en recherchant un vélo de ville que je suis tombé, fin 2019, sur l'annonce de Phylox qui vendait ces deux Hirondelles, dans leur jus. J'ai finalement opté pour les deux modèles qui ne méritaient effectivement pas d'être séparés (voir l'histoire dans les posts précédents de Phylox).
Et puis je me suis lancé dans leur restauration afin de les utiliser comme il se doit.
En effet, j'avais déjà œuvré sur le Mercier de mon beau père (j'en ai fait mon vélo de route attitré, d'un confort incomparable) mais je ne m'étais pas posé autant de questions sur le sens à donner à sa restauration ; sablage et peinture complète, nettoyage et remontage des pièces clés d'origine mais remplacement du guidon, du pédalier et de la roue libre pour un usage adapté. En synthèse, quoi que vintage, mon objectif premier est que mes vélos servent.
J'ai rapidement senti que l'affaire était différente avec les Hirondelles. Pour moi, jeune néophyte, je découvrais le côté un peu mystique de l'objet. Et potentiellement les jugements sans appel des professionnels du sujet sous prétexte du remplacement inopiné d'une gaine de frein de juin 1950 par une de Janvier 1951... Mais enfin, je n'allais pas rouler avec un si beau morceau d'histoire sans le préserver des outrages du temps !
Bref, j'ai décidé de quelques partis pris sur lesquels je suis preneur de vos retours intéressés, courroucés, perplexes, etc... Les voici donc :
Je mets de côté la base : j'ai bien sûr tout démonté, nettoyé et graissé (jusqu'aux billes). Même lorsque j'ai changé des composants, j'ai gardé et rangé toutes les pièces originales (rivets de selle, pneus, etc...)
a) Peinture du cadre : après nettoyage et grattage à la paille de fer, rien n'y fait, il ne sera jamais acceptable à mes yeux. Mais ces HIRONDELLE SAINT ETIENNE et ces discrets liserés sur le tube vertical sont incontournables. Après un coup de spectromètre, j'ai donc fait fabriquer la bonne teinte et repeins les cadres à la couleur d'origine mais en laissant, sur leur section, le marquage et les liserés apparents, tels qu'à l'origine.
b) les jantes : après un ou deux essais de reprise, aller hop, dé-rayonnage et re-chromage (et endettement sur 15 ans pour l'occasion)
c) les cintres : simple nettoyage et paille de fer, l'un des deux est très corrodé mais je laisse tel quel
d) la fameuse patte de dérailleur tronçonnée sur le modèle femme : j'ai capturé puis abattu de sang froid un reste d'hirondelle en état de décomposition avancée pour récupérer, entre autre, le dérailleur et la commande. Puis je l'ai fait ressouder par un professionnel, sans recouvrir le numéro d'origine. Nota : la manette n'est pas la même que l'originale (on voit la différence avec le modèle homme, complet de son côté)
e) Les gaines (aïe) : obligation de gaine métallique, certes, mais je ne peux pas garder toute l'existante, parfois complètement abîmée. Donc « déplastifiage » de gaines neuves pour un fonctionnement et un rendu nickel, à s'y méprendre (si si...).
f) Pneus : du neuf, demi-ballon, modèle Michelin identique à l'original (sauf que fabriqué désormais en Thailand)
g) Selles : nettoyées, changement des rivets arrière sur le modèle homme (mais j'ai gardé les anciens) et pose d'un contre tissu à l'intérieur de la selle pour éviter que le cuir ne se fissure encore plus
h) remplacement du câblage électrique par du heu... n'importe quoi. Mais promis, je trouve quelque chose de mieux aussi tôt que possible (bien que pratiquement tout soit en intérieur de gaine)
i) garde-boue : nettoyage complet et brossage. J'ai laissé comme ça, alu brossé, je trouve ça bien. Et d'ailleurs je ne sais pas si ils étaient complètement polis à l'époque.
Voilà, je joins le résultat en photo (il me manque juste les poignées du modèle femme):
Ca sent le neuf, mais c'est du vieux. Alors, ça plait ou pas ? Merci pour vos impressions !
Alain